Pierre Moinot

Pierre Moinot en 1999 dans sa maison de Salernes dans le Var
Pierre Moinot
Pierre Moinot à la fin de la guerre
Fonctions
Procureur général près la Cour des comptes
-
Pierre Doueil (d)
Jean Raynaud (d)
Fauteuil 19 de l'Académie française
-
Jean-Loup Dabadie
Biographie
Naissance

Fressines, France
Décès
(à 86 ans)
Paris, France
Sépulture
SalernesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Pierre Gaston MoinotVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Écrivain, magistrat, dramaturge, journaliste, homme politique, haut fonctionnaire, résistant, scénaristeVoir et modifier les données sur Wikidata
Père
René Camille Moinot (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Madeleine Sarrailh (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Conflit
Distinction
Œuvres principales

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Sépulture de Pierre Moinot à Salernes

Pierre Moinot, né le à Fressines et mort le à Paris, est un haut fonctionnaire et écrivain français.

Il est membre de l'Académie française.

Biographie

Le Résistant

Fils d'instituteurs, Pierre Moinot passe son enfance dans le Poitou et suit ses études secondaires à Niort, Ajaccio, et Périgueux, couronnées par le premier prix de Français au Concours général. Il entre ensuite en khâgne au Lycée Henri-IV et part à Caen en 1940.

Mobilisé, puis prisonnier, il s'évade et rejoint la résistance à Grenoble, avant de gagner le Maroc pour participer à la campagne d'Italie et au débarquement de Provence en 1944, et combat jusqu'à Sigmaringen. Blessé dans les Vosges, il est décoré de la Grand-croix de la Légion d'honneur, à titre militaire.

Détenteur en parallèle d'un diplôme d'études supérieures sur les parlers poitevins obtenu en 1942, à l'Institut de phonétique de Grenoble, il est reçu en 1946 à la Cour des comptes comme auditeur.

L'écrivain

En 1947, il publie dans Les Temps modernes une nouvelle, La nuit et le Moment, et l'envoie à Albert Camus qui l'appuie auprès des éditeurs parisiens. Dès lors, il publie des nouvelles puis un roman chez Gallimard en 1952, Armes et bagages.

S'enchaînent alors les romans, récompensés notamment par le prix international du roman de langue française Charles Veillon, le prix Sainte-Beuve (La Chasse royale, 1953), le Grand prix du roman de l'Académie française en 1954 (La Chasse royale, 1953), le Prix des libraires (Le Sable vif, 1963)[1], le Prix Femina (Le Guetteur d'ombre, 1979), le prix du Rotary International (Le Matin vient, et aussi la nuit, 2000), et le grand prix Jean-Giono (Le Coup d'État, 2004).

On retrouve dans ses romans l'influence de son enfance campagnarde et humble, et il s'inspire des grands événements de l'histoire de France.

Il écrit aussi pour le théâtre (Héliogabale, 1971) et la télévision (Mazarin en 1978, Jeanne d'Arc en 1988 et La Laïque en 1998).

Grand reporter avec Jules Roy dans la descente du Niger en 1956 (qui lui inspire La descente du fleuve paru en 1991), il a également collaboré aux films animaliers de François Bel.

Il est élu membre de l'Académie française le au fauteuil 19, où il succède à René Clair.

Le haut fonctionnaire

Tout en exerçant ses talents d'écrivain, il poursuit sa carrière de grand commis de l'État, en entrant en 1959 comme conseiller au cabinet du ministre des Affaires culturelles André Malraux, malgré des opinions plus proches de la gauche. Il s'attache plus particulièrement au théâtre et au cinéma, et met en place à ce poste les aides à l'industrie cinématographique comme l'avance sur recettes, crée la direction du théâtre et de l'action culturelle au sein du nouveau ministère, prépare le premier plan d’équipement culturel et conçoit la première Maison de la Culture. Bras droit de Malraux dans la constitution du ministère naissant, il démissionne pourtant de ce poste en 1962 en raison de la faiblesse des crédits alloués à la politique culturelle.

Rappelé par Malraux en 1966, à la suite de la démission de Gaëtan Picon, il devient directeur des arts et des lettres[2], prenant la charge de la direction des théâtres et de l'action culturelle qu'il avait créée. Il représente également l'État dans diverses instances, comme au conseil d'administration de l'Union générale cinématographique (jusqu'en 1970), à la Commission d’avances sur recettes au cinéma jusqu’en 1972, comme membre puis président, en tant que membre de la délégation française à l’UNESCO, et expert de l’UNESCO en Iran et au Brésil, et comme président du Comité des activités culturelles de la commission française jusqu’en 1974. Cependant, il préconise un plan de réforme de l'administration de la rue de Valois qui implique la suppression de son poste, qu'il quitte en 1969.

Il participe également à la Commission de réforme du statut de l’ORTF en 1969, et en devient administrateur jusqu'en 1972. Comme président de la Commission d’orientation et de réflexion sur l’audiovisuel (1981), on lui doit l'idée de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle.

Il est aussi membre du comité exécutif d’Amnesty International en France (jusqu’en 1977), du Conseil de l’ordre de la Légion d'honneur (1989) et président du Conseil de l’ordre des Arts et des Lettres (jusqu’en 1995).

Il devient procureur général près la Cour des comptes en 1983[3] avant de prendre sa retraite en 1986.

Vie privée

Pierre Moinot épouse en premières noces Paulette Coquart (Saint-Romans-lès-Melle 1919 - Noirmoutier-en-l'Île 1999), fille de la femme de lettres Claire Sainte-Soline.

Il se remarie en 1947 avec Madeleine Sarrailh (1921-2019).

Œuvres

  • 1952 : Armes et Bagages, roman (Gallimard)
  • 1953 : La Chasse royale, roman (Gallimard)
  • 1957 : La Blessure, nouvelles (Gallimard)
  • 1960 : Le Voleur, court métrage (Gallimard) (Adaptation)
  • 1963 : Le Sable vif, roman (Gallimard) – prix des libraires
  • 1966 : Repos à Bacoli, dramatique - Adaptation.
  • 1967 : Quand la liberté venait du ciel, série de douze dramatiques (Adaptation d'après un dossier d'Albert Ollivier)
  • 1971 : Héliogabale, théâtre (Gallimard)
  • 1977 : La Griffe et la Dent, album animalier (Denoël)
  • 1978 : Mazarin, série de quatre dramatiques originales
  • 1978 : Mazarin, scénario (Gallimard)
  • 1979 : Le Guetteur d'ombre, roman (Gallimard) – prix Femina
  • 1988 : Jeanne d'Arc, série de quatre dramatiques originales (en collaboration avec Jean-François Griblin)
  • 1988 : Jeanne d’Arc, le pouvoir et l’innocence (Flammarion)
  • 1991 : La Descente du fleuve, roman (Gallimard)
  • 1993 : Tous comptes faits, entretiens réalisés par Arnaud Guillon, éditions Quai Voltaire, (ISBN 9782876531611) ; rééd. éditions Gallimard, 1997
  • 1994 : T.E. Lawrence en guerre, étude (Quai Voltaire)
  • 1997 : Attention à la peinture (Gallimard)
  • 1999 : Le matin vient et aussi la nuit (Gallimard)
  • 2002 : La Mort en lui (Gallimard)
  • 2002 : Chasses à cœur ouvert (Gerfaut) (avec Xavier Patier, Léon Mazzella et Philippe Verro)
  • 2003 : Coup d'État (Gallimard)
  • 2003 : La Saint Jean (Sigalla)
  • 2004 : Maison (Sigalla)
  • 2007 : La Saint Jean d'été (Gallimard)

Décorations

Notes et références

  1. Longue critique par Robert Kanters, Pierre Moinot ou le bonheur des justes, in Le Figaro littéraire du samedi 8 juin 1963, p. 2
  2. Archives conservées aux Archives nationales et instrument de recherche disponible dans la salle des inventaires virtuelle.
  3. Les procureurs généraux de la Cour des comptes de 1807 à nos jours « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), site de la Cour des comptes

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Moinot : humaniste concret, Paul-François Paoli, , Le Figaro
  • Pierre Moinot, haut fonctionnaire et écrivain, Philippe-Jean Catinchi, , Le Monde

Liens externes

  • Ressources relatives à la littératureVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Académie française (membres)
    • Académie française (lauréats)
  • Ressource relative à la vie publiqueVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Dictionnaire biographique des magistrats de la Cour des comptes (1807-1947)
  • Ressource relative au spectacleVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Les Archives du spectacle
  • Ressource relative à l'audiovisuelVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • IMDb
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Deutsche Biographie
    • Who's Who in France
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
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  • Le rôle de Pierre Moinot dans la mise en place d’un ministère des affaires culturelles
Voir ce modèle.
Précédé par Suivi par
René Clair
Pierre Moinot
1982-2007
Jean-Loup Dabadie
v · m
Composition de l'Académie française au jour de son élection (21 janvier 1982)
Par numéro
de fauteuil

11. Alain Peyrefitte
12. Jean d'Ormesson
13. Maurice Schumann
14. Jean Mistler
15. André Chamson
16. fauteuil vacant
17. Jean Delay
18. Edgar Faure
19. Pierre Moinot
20. Thierry Maulnier

Par date
d'élection
v · m
Composition de l'Académie française au jour de sa mort (6 mars 2007)
Par numéro
de fauteuil

21. Félicien Marceau
22. René de Obaldia
23. Pierre Rosenberg
24. fauteuil vacant
25. fauteuil vacant
26. Jean-Marie Rouart
27. Pierre Nora
28. fauteuil vacant
29. Claude Lévi-Strauss
30. Maurice Druon

31. Jean Dutourd
32. Alain Robbe-Grillet
33. Michel Mohrt
34. François Cheng
35. Yves Pouliquen
36. fauteuil vacant
37. René Girard
38. François Jacob
39. fauteuil vacant
40. Pierre-Jean Rémy

Par date
d'élection
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