Liste des voies de Paris se référant à un nom de femme
Cet article recense les voies de Paris se référant à un nom de femme.
Généralités
Paris compte environ 6 000 voies de circulation[1]. Parmi celles-ci, environ 247[2] portent un nom se référant à une femme (ou une communauté féminine)[3], selon les critères de choix. Les noms se référant à un homme sont nettement plus fréquents dans la voirie parisienne, autour de 3 200[3] ou 4 000[4] selon les sources.
La ville de Paris, prenant conscience de cette sous-représentativité (6 %) des femmes dans les noms des rues de Paris, porte un effort entre 2014 et 2020 pour corriger ce biais de genre[5] en attribuant plus de 150 noms de rues, promenades, allées, jardins, parcs et équipements selon le nom d'une personnalité féminine[5] portant à 12 % le pourcentage de noms de lieux se référant à une femme[6]. Une carte est disponible sur le site de la ville de Paris[7].
De nombreux espaces verts et équipements publics (gymnases, bibliothèques, centres d'animations, écoles et collèges), ont dès lors contribué à la place des femmes dans l'espace public parisien, comme la piscine Marie-Marvingt (4e), le marché aux fleurs Reine-Elizabeth-II (4e), le jardin Tereska-Torrès-Levin (8e), le jardin Marielle-Franco (10e), la médiathèque Françoise-Sagan (10e), le collège Louise-Michel (10e), la médiathèque Violette-Leduc (11e), le gymnase Althea-Gibson (12e), le centre culturel Bessie Smith (12e)[8], le jardin Marie-Thérèse Auffray et le jardin Françoise Héritier (14e), la médiathèque Marguerite Yourcenar (15e), le jardin Christiane Desroches-Noblecourt (16e), la bibliothèque Germaine Tillion (16e), le jardin Solitude (17e) ou encore la médiathèque Marguerite-Duras et le jardin Janis-Joplin (20e).
Les personnalités honorées sont le plus souvent de nationalité française[9], mais peuvent être internationales :
- Soit parce qu'elles ont un lien reconnu avec Paris, pour leur carrière : la place Gertrude-Stein (12e), la place Cheikha-Remitti (18e), la rue Cesária-Évora (19e), la place Louise-Catherine-Breslau (6e), ou dans leur vie : le passage Susan-Sontag (19e), le jardin Françoise-Mallet-Joris (13e), la rue Eva-Kotchever (18e) ;
- Soit parce que leur art a connu une audience internationale et a connu le succès notamment à Paris : la patio-place Pina-Bausch et la rue Martha-Graham (1er), le square Emily-Dickinson (20e) ;
- Soit encore parce qu'elles représentent un symbole universel que la capitale française a choisi d'honorer : l'allée Lydia Becker en l'honneur de la suffragette britannique (18e), le parvis Rosa-Parks (19e), le jardin Federica-Montseny, première femme ministre en Europe et la première à avoir légalisé l'avortement (13e) ou encore les jardins Rosa-Luxemburg (18e) et le jardin Monique-Wittig dans le 14e arrondissement de la capitale.
En complément d'un nommage de nouvelles rues ou lieux créés, l'origine féminine du nom de certaines rues est mise en évidence. En , le Conseil de Paris vote ainsi le changement des plaques de voies portant des noms de femmes afin de faire apparaître le prénom manquant. Ceci s'applique à une dizaine de voies[10], par exemple :
- la rue Récamier (7e), désormais « rue Juliette-Récamier »
- la rue de Rochechouart (9e) devenue « rue Marguerite-de-Rochechouart » ;
- l'impasse de la Tour d'Auvergne (9e) devenue « impasse Louise-Émilie de la Tour d'Auvergne ».
Ce type de modification de la nomenclature n'est pas une spécificité féminine, puisque quelques années auparavant des voies portant des noms d'hommes avaient également vu l'ajout d'un prénom, comme la rue Pigalle (9e) devenue « rue Jean-Baptiste-Pigalle », la rue Hénard (12e) devenue « rue Antoine-Julien-Hénard », ou la rue Pissaro (17e) renommée « rue Camille-Pissarro »[11].
Les plaques commémoratives de la ville, également votées en Conseil de Paris, sont aussi présentes dans le paysage des rues parisiennes, par exemple les plaques en mémoire de Barbara, au 6, rue Brochant (17e) et au 50, rue Vitruve (20e), celle en mémoire de Joséphine Baker devant le Carrousel de Paris[12], ou encore celle en hommage à Rose Valland, devant l'immeuble où elle vivait avec sa compagne Joyce Heer, au 5, rue de Navarre, dans le 5e arrondissement[13].
Militantisme
En , l’association Osez le féminisme ! lance une opération de renommage de rues en collant 70 fausses plaques portant des noms de femmes au dessus de plaques existantes sur l’île de la Cité[14].
Début , à Paris, le collectif #NousToutes lance une opération d'ampleur en collant près de 1 400 fausses plaques portant des noms de femmes sous des plaques de rues parisiennes[15],[16],[11],[17],[18]. Une carte interactive montrant les rues parisiennes portant le nom d'une femme est créée[4].
Le , à l’occasion de la Journée de visibilité lesbienne, l’association Osez le féminisme colle des fausses plaques de rue au nom de lesbiennes célèbres : le boulevard de Magenta reçoit une plaque « rue Angela Davis », et la place de la République une plaque « place du Lesbianisme »[19],[20].
- Plaques militantes dans les rues de Paris
- Fausse plaque de rue « Louise Breslau » placardée par le collectif #NousToutes (2019). La plaque officielle de la Ville de Paris se situe dans le 6e arrondissement.
- Fausse plaque rue du Faubourg-du-Temple aux noms d'Alice B. Toklas et Gertrude Stein, #NousToutes (2019). La plaque officielle de la Ville de Paris se situe dans le 12e arrondissement.
Liste
Personnalités honorées
Familles de propriétaires
Les voies suivantes portent le nom de la propriétaire, de l'épouse ou de la fille du propriétaire du terrain sur lequel elles ont été ouvertes.
Voie | Éponyme | Arrondissement |
---|---|---|
Cité Adrienne | Adrienne, fille du propriétaire | 20e |
Villa Adrienne | Adrienne Desmont, propriétaire | 14e |
Passage Alexandrine | Alexandrine Lepeu, fille du propriétaire | 11e |
Square Alice | Alice Pelletier, propriétaire | 14e |
Villa Amalia | Amalia Ravel, fille du propriétaire | 19e |
Rue Amélie | Amélie Pihan de Laforest, fille du propriétaire | 7e |
Villa Amélie | Amélie, épouse du propriétaire | 20e |
Rue Berthe | Berthe, fille du propriétaire | 18e |
Cité Blanche | Blanche, fille du propriétaire | 14e |
Rue Blanche-Antoinette | Parente du propriétaire | 19e |
Rue Caroline | Caroline, épouse du propriétaire | 17e |
Rue Constance | Constance, selon les vœux du propriétaire | 18e |
Passage des Deux-Sœurs | Sœurs Deveau | 9e |
Rue Émélie | Émélie, épouse du propriétaire | 19e |
Rue Ernestine | Ernestine, épouse du propriétaire | 18e |
Allée Eugénie | Eugénie | 15e |
Villa Flore | Flore Brégère, épouse du propriétaire | 16e |
Rue Gabrielle | Gabrielle, épouse du propriétaire | 18e |
Rue Geoffroy-Marie | Geoffroy et Marie, couple de propriétaires | 9e |
Villa Georgina | Georgina, fille du propriétaire | 20e |
Rue Joséphine | Joséphine | 18e |
Rue Laurence-Savart | Laurence Savart, fille du propriétaire | 20e |
Villa Léone | Léone | 14e |
Rue Léontine | Léontine | 15e |
Passage Lisa | Lisa Driancourt, fille du propriétaire | 9e |
Square Louise-et-Tony | ? | 14e |
Rue Sainte-Léonie | Léonie, fille du propriétaire | 14e |
Rue Malar | Madame Tiby, veuve Malar, propriétaire | 7e |
Cité Marie | Marie, fille du propriétaire | 17e |
Impasse Marie-Blanche | Marie-Blanche, fille du propriétaire | 18e |
Rue Marie-Rose | Marie-Rose | 14e |
Rue Marie-et-Louise | Marie Dubois et Louise Dubois, filles du propriétaire | 10e |
Rue Myrha | Myrha Biron, fille du maire de l'ancienne commune de Montmartre | 18e |
Route Odette | Odette | 12e |
Villa Virginie | ? | 14e |
Religion
Les voies suivantes portent le nom d'une sainte chrétienne (parfois par l'intermédiaire de la proximité d'une ancienne communauté religieuse).
Divers
Parmi les autres voies faisant référence à une ou plusieurs femmes, essentiellement des communautés de religieuses :
Références
- ↑ « VOIES - Nomenclature des voies actuelles », sur opendata.paris.fr (consulté le ).
- ↑ « Document paris.fr », sur paris.fr.
- ↑ a et b Nicolas Enault, « CARTE. A Paris, seules 4% des rues portent le nom d'une femme », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
- ↑ a et b « CARTE - À Paris, seulement 5% des rues portent le nom d'une femme », sur bfmtv.com, (consulté le ).
- ↑ a et b « Féminisons les noms des rues ! », sur paris.fr (consulté le )
- ↑ « Rues, espaces verts et équipements publics : comment sont-ils dénommés à Paris ? », sur paris.fr (consulté le ).
- ↑ « Féminisons les noms des rues ! », sur paris.fr (consulté le ).
- ↑ « Centre Paris Anim' Bessie Smith ex Reuilly », sur www.paris.fr (consulté le ).
- ↑ « Les femmes qui ont donné leur nom à des rues parisiennes », sur A Nous Paris, (consulté le ).
- ↑ Philippe Baverel, « Des noms de rues rebaptisées au féminin », Le Parisien, .
- ↑ a et b Philippe Baverel, « A Paris, les prénoms des femmes illustres bientôt mentionnés sur les plaques de rue », sur Le Parisien, (consulté le ).
- ↑ « Paris rend hommage à Joséphine Baker », sur 50 - 50 Magazine, (consulté le )
- ↑ Auteur Marie-Jo Bonnet, « Rose Valland: Pose d’une plaque 5 rue de Navarre Paris 5e », sur La page de Marie-Jo Bonnet (consulté le ).
- ↑ Axel Leclercq, « 97.4% des rues de Paris portent des noms d’homme… Alors elles en ont rebaptisé quelques-unes ! », sur positivr.fr, (consulté le )
- ↑ « Paris : elles renomment des centaines de rues avec des noms de femmes », sur Golem13.fr,
- ↑ « Paris: «NousToutes» a renommé 1400 rues avec des noms de femmes », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
- ↑ « A Paris, "Nous toutes" rebaptise 1.400 rues avec des noms de femmes », l'OBS, (lire en ligne)
- ↑ « A Paris, des rues rebaptisées au nom de femmes », sur Libération.fr, (consulté le )
- ↑ Adrien Filoche, « Pour la Journée de visibilité lesbienne, ces rues de Paris ont été rebaptisées », sur huffingtonpost.fr, (consulté le )
- ↑ Constance, « Pour la Journée de visibilité lesbienne, des militantes changent le nom des rues à Paris », sur letribunaldunet.fr, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Alain Dautriat, Sur les murs de Paris : Guide des plaques commémoratives de la capitale, éditions L'Inventaire, 1999.
- Malka Marcovich (préf. Anne Hidalgo), Parisiennes : De Marie Stuart à Simone de Beauvoir, ces femmes qui ont inspiré les rues de la capitale, Paris, Balland, , 431 p. (ISBN 978-2-35315-102-8) ; édition revue et augmentée 2017, 537 p. (ISBN 978-2-940556-73-1) [résumé].
- Collectif, Paris : Aux noms des femmes, Paris, Descartes & Cie, , 351 p. (ISBN 2-84446-075-5).
Articles connexes
- Liste des ponts de Paris :
- Panneau Histoire de Paris
- Réseau viaire de Paris
- Liste des voies de Paris dont le nom fait référence à un propriétaire
- Liste des personnalités féminines historiques représentées dans la statuaire publique parisienne
Lien externe
- Laurence Patrice, « Hommages publics de la Ville de Paris et nomenclature officielle en l'honneur de personnalités féminines » [PDF], sur Paris.fr,
- « Les femmes à l'honneur à Paris », cartographie interactive des dénominations parisiennes rendant hommage aux femmes, sur arcgis.com.
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