Henri de Tréveneuc

Fonctions
Henri de Tréveneuc

Sénateur français
30 janvier 1876 – 10 juin 1893 (17 ans, 4 mois et 11 jours)
Élection	30 janvier 1876
Réélection	25 janvier 1885
Circonscription	Côtes-du-Nord
Successeur	Charles Haugoumar des Portes
Député français
8 février 1871 – 7 mars 1876 (5 ans et 28 jours)
Élection	8 février 1871
Circonscription	Côtes-du-Nord
Groupe politique	Centre droit
13 mai 1849 – 2 décembre 1851 (2 ans, 6 mois et 19 jours)
Élection	13 mai 1849
Circonscription	Côtes-du-Nord
Groupe politique	Droite monarchiste
23 avril 1848 – 26 mai 1849 (1 an, 1 mois et 3 jours)
Élection	23 avril 1848
Circonscription	Côtes-du-Nord
Groupe politique	Droite
Conseiller général des Côtes-du-Nord
1848 – mai 1852 (4 ans)
Circonscription	Canton d'Étables
Prédécesseur	Louis Bernard de Rennes
Successeur	Francis Le Pomellec
Biographie
Nom de naissance	Henri-Louis-Marie Chrestien de Tréveneuc
Date de naissance	13 septembre 1815
Lieu de naissance	Lantic
Date de décès	10 juin 1893 (à 77 ans)
Lieu de décès	Paris (8^e)
Nature du décès	suites d'une chute
Sépulture	Tréveneuc
Nationalité	française
Fratrie	Fernand de Tréveneuc
Enfants	Robert de Tréveneuc
Diplômé de	École spéciale militaire de Saint-Cyr Faculté de droit de Paris
Distinctions	chevalier de la Légion d'honneur
Religion	catholique
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Henri-Louis-Marie Chrestien, comte de Tréveneuc, est un homme politique français, né le 13 septembre 1815 à Lantic (Côtes-d'Armor) et mort le 10 juin 1893 à Paris.

Biographie

Henri-Louis-Marie Chrestien de Tréveneuc naît le 13 septembre 1815 à Lantic^[1]. Il est issu d'une famille noble de Bretagne, déclarée d'ancienne extraction en janvier 1669, dont deux membres accompagnèrent Louis IX à la Croisade^[2]. Il est le frère aîné de Fernand de Tréveneuc^[3].

Il fait ses études secondaires au collège de l'ancienne abbaye de Pontlevoy^[4]. En 1832, il entre à l'école de Saint-Cyr mais en est exclu, l'année suivante, pour avoir pris part à une insubordination^[2]. Il sert quelque temps comme soldat au 5^e régiment d'infanterie de ligne^[5] puis comme sous-officier au 11^e régiment d'infanterie légère^[5]. Il quitte l'armée et, en 1836, entre à l'École des Beaux-Arts de Paris où il suit des cours d'architecture^[4]^,^[5]. Il suit ensuite des cours de droit à la Faculté de Paris dont il est reçu licencié^[4].

Carrière politique

À la révolution de février 1848, il adhère à la République^[2]. Le 23 avril, il est élu représentant des Côtes-du-Nord à l'Assemblée nationale^[2]. Le 15 mai, lors de l'envahissement du palais Bourbon par des manifestants, il figure au nombre des représentants à ne pas quitter la salle des séances de l'Assemblée^[6]. Il soutient dans un premier temps le général Cavaignac, avant de bascule rapidement à la droite monarchiste. Il vote pour l'établissement du cautionnement et de la contrainte par corps ; le 25 août, pour les poursuites contre Louis Blanc et Marc Caussidière ; contre l'abolition de la peine de mort ; le 7 octobre, contre l'amendement Grévy ; contre le droit au travail ; pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac ; pour la suppression de l'impôt du sel ; pour la proposition Rateau ; contre l'amnistie ; pour l'interdiction des clubs ; et pour les crédits de l'expédition romaine^[2].

Le 13 mai 1849, il est élu représentant des Côtes-du-Nord à l'Assemblée nationale^[2]. Il vote pour la loi Falloux-Parieu et la loi restrictive du suffrage universel^[2]. Il s'oppose au coup d'État de 1851. Ayant protesté contre le coup d'État, il est arrêté et détenu quelques jours à Vincennes^[2]. En mai 1852, il démissionne de son mandat de conseiller général des Côtes-du-Nord^[7].

Il reste éloigné de la vie publique sous le Second Empire. Pendant la guerre franco-allemande de 1870, il sert, comme major de place, au 6^e secteur de Paris et est décoré^[2].

Le 8 février 1871, il est élu représentant des Côtes-du-Nord à l'Assemblée nationale^[2]. Il siège à droite^[2]. Il vote pour la paix ; le 16 mai, pour les prières publiques ; le 8 juin, pour l'abrogation des lois d'exil du 10 avril 1832 et du 26 mai 1848 ; et, le 30 août, pour le pouvoir constituant de l'Assemblée^[2]. Le 24 mai 1873, il contribue au renversement d'Adolphe Thiers^[2]. Il vote pour la loi du septennat du 20 novembre 1873, pour l'état de siège ; et, le 20 janvier 1874, pour la loi des maires^[2]. Il vote contre l'amendement Wallon, contre l'amendement Duprat et contre les lois constitutionnelles des 24, 25 février et 16 juillet 1875^[2].

Le 30 janvier 1876, il est élu sénateur des Côtes-du-Nord^[2]. Le 6 janvier 1885, il est réélu^[2]. Il vote contre l'expulsion des princes, contre la nouvelle loi militaire et contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement^[2].

Décès

En mai 1893, une chute au palais du Luxembourg le contraint d'abord à rester alité puis, le 22, à subir une opération chirurgicale à la suite de laquelle son état s'aggrave^[8]. Il meurt le 10 juin, à l'âge de 77 ans, rue des Écuries-d'Artois^[9], dans le 8^e arrondissement de Paris^[5]^,^[1], des suites de sa chute^[9]. Sa mort est annoncée le lendemain matin^[10]^,^[11]. L'après-midi du 12, le président du Sénat, Paul Challemel-Lacour, lit, en début de séance, son éloge funèbre^[12]^,^[13]^,^[14]. Le matin du 13, ses obsèques sont célébrées en l'église Saint-Philippe-du-Roule^[15]^,^[16]. Selon ses volontés, les honneurs militaires ne lui sont pas rendus et nul discours n'est prononcé^[16]. Le 15, il est inhumé à Tréveneuc^[15]^,^[16].

Il est le père de Robert de Tréveneuc^[3].

Notes et références

↑ ^{a et b} Ass. nat..
↑ ^{a b c d e f g h i j k l m n o p q et r} Sénat.
↑ ^{a et b} Kerviler 1897, p. 264.
↑ ^{a b et c} Lacaine et Laurent 1848, p. 103.
↑ ^{a b c et d} Challemel-Lacour 1893, p. 811, col. 3.
↑ Lacaine et Laurent 1848, p. 103-104.
↑ Journal des débats 19 mai 1852, p. 2, col. 2.
↑ Le Petit Journal 24 mai 1893, p. 1, col. 3.
↑ ^{a et b} Le Petit Journal 11 juin 1893, p. 1, col. 3.
↑ Le Figaro 11 juin 1893, p. 3, col. 3.
↑ Journal des débats 11 juin 1893, p. 3, col. 1.
↑ Challemel-Lacour 1893, p. 811-812.
↑ Le Figaro 13 juin 1893, p. 2, col. 4.
↑ Journal des débats 12 juin 1893, p. 4, col. 4.
↑ ^{a et b} Le Figaro 12 juin 1893, p. 3, col. 1.
↑ ^{a b et c} Journal des débats 13 juin 1893, p. 3, col. 2.

Voir aussi

Bibliographie

« Henri de Tréveneuc », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
« Henri de Tréveneuc », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
[Challemel-Lacour 1893] Paul Challemel-Lacour, « Communication relative au décès d'un sénateur », Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Sénat.,‎ 13 juin 1893, session ordinaire de 1893, 65^e séance du 12 juin, p. 811-812 (lire en ligne, consulté le 5 décembre 2018).
[Kerviler 1897] René Kerviler (dir.), Répertoire général de bio-bibliographie bretonne, liv. I^er : Les Bretons, t. IX : Chast. – Coëtm., Rennes, J. Plihon et L. Hervé, 1897, 1^re éd., 1 vol., 477, in-8^o (OCLC 759607226, BNF 30679554, SUDOC 066354900, lire en ligne), n^o 1642, I, A, s.v. Henri-Louis-Marie Chrestien, comte de Tréveneuc, p. 263-264.
[Lacaine et Laurent 1848] Victor Lacaine et Henri-Charles Laurent, Biographies et nécrologies des hommes marquants du XIX^e siècle, t. V, Paris, 1848, 1^re éd., 1 vol., 367, in-8^o (OCLC 493145278, BNF 30751382, SUDOC 060215178, lire en ligne), s.v. Tréveneuc (Henri-Louis-Marie de), p. 103-104.
[Pascal 1983] Jean Pascal (préf. de René Pleven), Les députés bretons : de 1789 à 1983, Paris, PUF, 1983, 1^re éd., 1 vol., 809, in-8^o (24 cm) (ISBN 2-13-038265-7, EAN 9782130382652, OCLC 465381927, BNF 36603607, SUDOC 000652024, lire en ligne), s.v.Tréveneuc (Henri-Louis-Marie Chrestien, comte de), p. 217.

Articles de presse

[Le Figaro 11 juin 1893] « Mort de M. de Tréveneuc », Le Figaro, 3^e série, vol. 39^e année, n^o 162,‎ 11 juin 1893, p. 3, col. 3 (lire en ligne, consulté le 5 décembre 2018).
[Le Figaro 12 juin 1893] « Obsèques », Le Figaro, 3^e série, vol. 39^e année, n^o 163,‎ 12 juin 1893, p. 3, col. 1 (lire en ligne, consulté le 5 décembre 2018).
[Le Figaro 13 juin 1893] Paul Hémery, « Le Sénat », Le Figaro, 3^e série, vol. 39^e année, n^o 164,‎ 13 juin 1893, p. 2, col. 3-4 (lire en ligne, consulté le 5 décembre 2018).
[Journal des débats 19 mai 1852] « Paris », Journal des débats,‎ 19 mai 1852, p. 2, col. 1 (lire en ligne).
[Journal des débats 11 juin 1893] « Nécrologie », Journal des débats, vol. 105^e année,‎ 11 juin 1893, éd. du matin, p. 3, col. 1 (lire en ligne, consulté le 5 décembre 2018).
[Journal des débats 12 juin 1893] « Sénat : séance », Journal des débats, vol. 105^e année,‎ 12 juin 1893, éd. du soir, p. 4, col. 4 (lire en ligne, consulté le 5 décembre 2018).
[Journal des débats 13 juin 1893] « Nécrologie », Journal des débats, vol. 105^e année,‎ 13 juin 1893, éd. du soir, p. 3, col. 2 (lire en ligne, consulté le 5 décembre 2018).
[Le Petit Journal 24 mai 1893] « Échos de partout », Le Petit Journal, vol. 31^e année, n^o 11107,‎ 24 mai 1893, dernière éd., p. 1, col. 3 (lire en ligne, consulté le 5 décembre 2018).
[Le Petit Journal 11 juin 1893] « Échos de partout », Le Petit Journal, vol. 31^e année, n^o 11125,‎ 11 juin 1893, dernière éd., p. 1, col. 2 (lire en ligne, consulté le 5 décembre 2018).

Autres

[Bernard 1893] Tristan Bernard, « Chronique électorale », dans Le Chasseur de chevelures : moniteur du possible, suppl. à La Revue blanche, t. IV, n^os 21-22, juill.-août 1893, p. 102-104 (lire en ligne).

Liens externes

Ressources relatives à la vie publique :
- base Léonore
- Sénat
- Base Sycomore
Notices d'autorité :
- BnF (données)

[Gr. Hugo] « Henri-Louis-Marie Chrestien, comte de Tréveneuc », note indexée à l'édition savante d'Histoire d'un crime, en ligne sur le site officiel du Groupe Hugo du Centre Jacques-Seebacher de l'université Paris-VII – Diderot :
D'après Victor Hugo (préf. de Jean-Marc Hovasse, notes et notice de Guy Rosa), Histoire d'un crime : déposition d'un témoin, Paris, La Fabrique, nov. 2009, 1^re éd., 1 vol., 756, 20 cm (ISBN 978-2-9133-7294-5 (édité erroné) et 978-2-9133-7294-8, EAN 9782913372948, OCLC 690507473, BNF 42123149, SUDOC 138535388, présentation en ligne).

[Léonore] « Chrétien de Tréveneuc Henri Louis Marie », cote LH/536/38, sur la base de données Léonore des personnes nommées ou promues dans l'Ordre national de la Légion d'honneur, en ligne sur le site officiel du ministère de la Culture.
Jean Boÿ, « Historique de la 15^e promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (1832-1835 avril) », Société amicale de secours des anciens élèves de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr,‎ janv. 2011, p. 2^e éd. (1^re éd. déc. 2007), 6 p. (lire en ligne).