Diocèse de Beauvais, Noyon et Senlis

Diocèse de Beauvais
(-Noyon-Senlis)
(la) Dioecesis Bellovacensis
(-Noviomensis-Silvanectensis)
Image illustrative de l’article Diocèse de Beauvais, Noyon et Senlis
Cathédrale Saint-Pierre de Beauvais.
Informations générales
Pays France
Église catholique
Rite liturgique romain
Type de juridiction diocèse
Création IVe siècle
Affiliation Église catholique en France
Province ecclésiastique Reims
Siège Beauvais
Diocèses suffragants aucun
Conférence des évêques Conférence des évêques de France
Titulaire actuel Jacques Benoit-Gonnin
Langue(s) liturgique(s) français
Calendrier grégorien
Territoire Oise
Superficie 5 860,2 km2
Population totale 807 692 (2012)
Site web site officiel
Image illustrative de l’article Diocèse de Beauvais, Noyon et Senlis
Localisation du diocèse
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org
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Le diocèse de Beauvais (en latin : Dioecesis Bellovacensis) est un diocèse de l'Église catholique en France. Érigé au IVe siècle, il est le diocèse historique du Beauvaisis, pays traditionnel de Picardie. Supprimé en 1801, il est rétabli dès 1822. Il couvre le département de l'Oise. Il est suffragant de l'archidiocèse métropolitain de Reims. Depuis 1851, les évêques de Beauvais relèvent les titres d'évêques de Noyon et de Senlis. Jacques Benoit-Gonnin en est l'évêque depuis 2010.

Histoire

Selon la tradition, le Beauvaisis aurait été évangélisé par saint Lucien qui serait le premier évêque (épiscope) de Beauvais. Il est considéré comme le patron principal du diocèse, et sainte Angadrême, patronne secondaire. Selon les archives, le diocèse de Beauvais n'est répertorié qu'au VIe siècle, Maurinus étant le premier évêque attesté.

Sous l'Ancien Régime, l'évêque de Beauvais était le premier comte et pair ecclésiastique du Royaume. À ce titre, il assistait l'archevêque de Reims lors du sacre des rois de France et portait le manteau royal que recevait le nouveau roi.

En 1790, la constitution civile du clergé maintient le siège épiscopal de Beauvais.

Par la bulle Qui Christi Domini du , le pape Pie VII supprime le siège épiscopal de Beauvais et incorpore le territoire du diocèse à celui d'Amiens qui couvre alors les départements de l'Oise et de la Somme et est suffragant de l'archidiocèse métropolitain de Paris.

Par la bulle Paternae charitatis du , Pie VII rétablit le siège épiscopal de Beauvais pour le département de l'Oise.

Le , l'évêque de Beauvais et ses successeurs sont autorisés à joindre à leur titre ceux d'évêques de Noyon et de Senlis.

Territoire

À la veille de la Révolution française, le diocèse de Beauvais confinait : au nord-ouest, avec celui d'Amiens ; au nord-est, avec celui de Noyon ; à l'est, avec celui de Soissons ; au sud-est, avec celui de Senlis ; au sud, avec l'archidiocèse de Paris ; et, au sud-ouest et à l'ouest, avec l'archidiocèse de Rouen. Il était divisé en trois archidiaconés, subdivisés en dix doyennés : l'archidiaconé de Bray comprenait les trois doyennés de Beauvais, Bray et Montagne ; celui de Clermont, les trois doyennés de Beaumont, Clermont et Mouchy ; celui de Breteuil, les quatre doyennés de Breteuil, Coudun, Pont et Ressons.

Lors de la création des départements, des paroisses du diocèse de Beauvais sont rattachés au département de Seine-et-Oise : Asnières-sur-Oise, Beaumont-sur-Oise, Bernes-sur-Oise, Bruyères-sur-Oise, Champagne-sur-Oise, Frouville, L'Isle-Adam, Maffliers, Mours, Nesles-la-Vallée, Fontenelle, Nointel, Noisy-sur-Oise, Parmain, Persan, Ronquerolles, Saint-Martin-du-Tertre, Seugy et Viarmes.

En 1802, la paroisse de Ferrières-en-Bray est rattachée à la Seine-Inférieure et à l'archidiocèse de Rouen.

Évêques

Article détaillé : Liste des évêques de Beauvais.

Paroisses

Le diocèse de Beauvais compte en 2018 quarante-et-une paroisses réparties en neuf secteurs missionnaires, dont le rôle est celui des doyennés.

Le secteur du Beauvaisis comprend les quatre paroisses de Beauvais-Centre, Beauvais-Nord, Beauvais-Sud et Bresles ; celui du Clermontois, les cinq paroisses de Clermont, du Liancourtois, de Mouy, du Pays de Chaussée et de Pont-Sainte-Maxence ; celui du Compiégnois, les cinq paroisses de Compiègne, de la Plaine-d'Estrées, du Ressontois, du Plateau Picard et de la Vallée de l'Aisne ; celui du Creillois, les quatre paroisses du Creillois-Centre, du Creillois-Nord, de Précy-sur-Oise et du Creillois-Sud ; celui du Noyonnais, les cinq paroisses de Carlepont, de Guiscard, de Lassigny, de Noyon et d'Oise-et-Matz ; celui de l'Oise normande, les cinq paroisses de Crèvecœur-le-Grand, du Haut-Beauvaisis, du Pays de Bray, de Brèche et Noye et de Picardie verte ; celui du Pays de France, les quatre paroisses de Chantilly, de Senlis, du Serval et de Thève-et-Nonette ; celui du Valois, les quatre paroisses de Crépy-en-Valois, du Haudouin, du Multien et de la Vallée de l'Automne ; celui de Vexin-Thelle, les paroisses d'Auneuil, de Méru-les-Sablons, du Pays de Noailles, de Saint-Louis-en-Thelle, et du Vexin.

À compter du 1er octobre 2023, à la suite de la fusion des paroisses de Montataire et Précy, il y a 30 paroisses[1].

Abus sexuels

En novembre 2019, le prêtre Roger Matassoli est retrouvé assassiné dans sa maison dans l'Oise, une croix enfoncée dans la gorge. Dans les années 2010, l'évêque Jacques Benoit-Gonnin recoit des accusations de pédophilie par une victime alléguée du prêtre pour des faits d'agressions sexuelles en 1962. L'évêque ne prévient pas la justice : « Dans les années 2010-2011, la pratique pour les évêques était de dire si les faits sont prescrits ou non, là ils l’étaient. On ne le ferait plus maintenant ». Plusieurs victimes se signalent, une enquête canonique est demandée par Rome, mais elle n'est pas menée à son terme. Jacques Benoit-Gonnin reconnait son inaction : « J’ai mis beaucoup de temps à écrire. Jusqu'au moment de la mort de l’abbé, je n'avais toujours rien envoyé à Rome. ». Le meurtrier du prêtre est une de ses victimes alléguées[2],[3].

En novembre 2022, le diocèse publie un rapport indiquant le recensement de 50 victimes et 24 prêtres impliqués dans des affaires de pédocriminalité[4]. Parmi ces curés 17 sont morts, et 4 vivent toujours dans l'Oise mais sans charge pastorale [5].

Gilbert Adam

En avril 2013, Gilbert Adam, successeur du père Thomas Philippe comme aumônier de l’Arche, fait l’objet d’un dépôt de plainte pour agression sur majeur et mineur de la part d’une assistante abusée pendant 7 ans. Une enquête est menée par l’archevêché de Beauvais, en juin 2014. Un mois plus tard, l’archevêque prend une mesure d’éloignement du prêtre mais celle-ci n’a jamais été mise en pratique[6].

En 2019, dans le reportage Religieuses abusées, l’autre scandale de l’église, Jean de la Selle, ancien responsable de l’Arche de 1978 à 2004, témoigne sur les dérives du père Gilbert[7].

En décembre 2022, le média Le Parisien mentionne que le prêtre Gilbert Adam bien que sanctionné par l'Église pour des viols, continue à concélébrer des offices religieux, avec l'accord de son évêque, Jacques Benoit-Gonnin, et à diffuser "la parole de Dieu" sur son site Internet[8].

Notes et références

  1. Bulletin diocésain "écho" n° 101 octobre 2023, p. 3, modifiant l'Ordo administratif 2023-2024 p. 68.
  2. « "Tout le monde savait" : la sœur d'une victime présumée du père Matassoli, accusé de pédophilie et tué dans l'Oise, témoigne », sur France Inter, (consulté le )
  3. Yann Bouchez, « « J’étais sous son emprise » : dans l’Oise, le meurtre d’un prêtre fait remonter un douloureux passé pédophile », sur Le Monde, (consulté le )
  4. « Pédocriminalité dans l'Église : 24 prêtres du diocèse de l'Oise mis en cause », sur actu.fr (consulté le )
  5. Valentin Pasquier, « Abus sexuels au sein de l'Église : 24 prêtres mis en cause dans l'Oise selon un rapport publié par le diocèse », sur France3, (consulté le )
  6. « Plainte pour agression sexuelle contre le prêtre de la communauté de Trosly-Breuil », sur arche-oise-news.e-monsite.com (consulté le )
  7. [vidéo] Témoignage de Jean de la Selle sur le père Gilbert sur Dailymotion
  8. Simon Gourru, « Abus sexuels dans l’Église : l’encombrant dossier Gilbert Adam pour le diocèse de l’Oise », sur Le Parisien, (consulté le )

Personnalités liées au diocèse

Henri Frémart est un compositeur, prêtre et maître de chapelle né à la fin du XVIe siècle et mort le .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Site officielVoir et modifier les données sur Wikidata
  • Ressources relatives à la religionVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Catholic Hierarchy
    • Guide de l'Église catholique en France
    • GCatholic.org
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • BnF (données)
    • IdRef
    • LCCN
    • Israël
    • WorldCat
  • (en) Diocèse de Beauvais, Noyon et Senlis, Georges Goyau, Catholic Encyclopedia, Vol. 2, New York, Robert Appleton Company, 1907, New Advent
v · m
Circonscriptions catholiques en France
À la fin de l’Ancien Régime
Les noms en italique désignent les évêchés non-français en 1791
Province d'Aix
Province d'Albi
Province d'Arles
Province d'Auch
Province de Besançon
Province de Bordeaux
Province de Bourges
Province de Cambrai
Province d'Embrun
Province de Lyon
Province de Narbonne
Province de Paris
Province de Reims
Province de Rouen
Province de Sens
Province de Toulouse
Province de Tours
Province de Vienne
Évêchés dépendants de sièges étrangers
Sièges immédiats
Archidiocèse de Gênes
Archidiocèse de Mayence
Archidiocèse de Pise
Archidiocèse de Trèves
Autres évêchés extérieurs à la France en 1791
Province d'Avignon
Province de Tarentaise
1791-1801 (Constitution civile du clergé)
1801-1822 (Concordat de 1801)
Les diocèses dont le nom est inscrit en italique se sont trouvés hors de France après le démantèlement de l'empire en 1814 et 1815.
Province d'Aix
Province de Besançon
Province de Bordeaux
Province de Bourges
Province de Lyon
Province de Malines
Province de Paris
Province de Rouen
Province de Toulouse
Province de Tours
1822-2002 (Prévues par le concordat de 1817, en 1883)
Les diocèses dont le nom est suivi d'une astérisque sont ceux qui ont été rétablis en 1822
Province d'Aix, Arles et Embrun
Province d'Albi (Castres et Lavaur)*
Province d'Alger (1866-1962)
Province des Antilles et de la Guyane (1967)
Province d'Auch*
Province d'Avignon
Province de Besançon
Province de Bordeaux
Province de Bourges
Province de Cambrai
Province de Chambéry
Province de Lyon et Vienne
Province de Nouméa (1966)
Province de Papeete (1966)
Province de Paris
Province de Reims*
Province de Rennes (Dol et Saint-Malo) (érigée en 1859)
Province de Rouen
Province de Sens (-Auxerre)*
Province de Toulouse et Narbonne
Province de Tours
Sièges immédiats
Depuis la réforme de 2002
Les diocèses dont le nom est inscrit en gras sont des archevêchés non-métropolitains
Province des Antilles et de la Guyane (Saint-Pierre et Fort-de-France)
Province de Besançon
Province de Bordeaux (-Bazas)
Province de Clermont
Province de Dijon
Province de Lille
Province de Lyon
Province de Marseille
Province de Montpellier (-Lodève-Béziers-Agde-Saint-Pons-de-Thomières)
Province de Nouméa
Province de Papeete
Province de Paris
Province de Poitiers
Province de Reims
Province de Rennes (-Dol-Saint-Malo)
Province de Rouen
Province de Toulouse (-Saint-Bertrand-de-Comminges-Rieux)
Province de Tours
Sièges immédiats
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