Omar Youssef Souleimane

Omar Youssef Souleimane
Biographie
Naissance
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Al-QutayfahVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
syrienne
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Poète, journaliste, chroniqueur de presseVoir et modifier les données sur Wikidata

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Omar Youssef Souleimane, né en 1987 à Al-Qutayfah près de Damas[1], dans le gouvernorat de Damas, est un journaliste, poète et écrivain syrien et français.

Biographie

Né en Syrie dans une famille sunnite traditionnaliste, Omar Youssef Souleimane , dès cinq ans, est mis au contact du Coran et et de poètes comme Al Mutanabbi et d'Al Maari dans le seul but qu'il se familiarise avec la langue classique, sa famille étant plus tournée vers les sciences ( son père est dentiste ), mais il prend goût à la poésie et découvre des auteurs plus modernes comme Gibran Khalil Gibran et Elia Abou Madi[2]. A neuf ans, il déniche dans les occasions la librairie de sa ville natale un recueil de poèmes de Paul Eluard, traduit en arabe, dont il admire la modernité, qu'il lit et relit malgré la désapprobation de don père devant son attirance pour un "infidèle" [3]. De treize à seize ans, il accompagne sa famille en Arabie saoudite[1]. Inscrit dans une école coranique, vivant dans un entourage qui admire Oussama ben Laden, il fait de lui un héros et rêve d'aller combattre en Afghanistan. La lecture de Taha Hussein lui fait découvrir les poètes anté-islamiques qui lui ouvrent les yeux et l'amènent à une relecture critique du Coran[4].En 2003 la famille rentre en Syrie. Quand il déclare qu'un poème d'Eluard vaut davantage que les propos de Mahomet , son père le renie ; il quitte sa famille pour s'installer à Homs où il suit des cours de littérature arabe à l'université. Tout en poursuivant ses études, il travaille pour un journal local et publie en 2006 un recueil de poèmes, de facture très classique, " Les Chansons des Saisons", puis "Je ferme les yeux", couronné par le prix Souad al-Sabah, attribué par le Koweit [5]. En 2011, il prend part aux manifestations contre l'état d'urgence en vigueur depuis 1963[6]

La guerre civile ayant éclaté, O.Y Souleimane s'engage résolument dans la résistance , filme des scènes de répression sanglante qu'il fait parvenir à des chaînes de télévision internationales [7]. Traqué par les services secrets du régime, quand il apprend en 2012 que son père a été frappé et menacé , il quitte clandestinement la Syrie pour la Jordanie[1], d'où il rejoint la France qui lui accorde l'asile[8],[9]. Il arrive dans un pays dont il ignore tout de la langue et s'inscrit à des cours pour étrangers dans un collège de Bobigny , tout en publiant en arabe des articles et des recueils de poèmes[10].En 2016, il est lauréat du prix Amélie-Murat pour le recueil La Mort ne séduit pas les ivrognes[11]. Il lit désormais dans leur langue de nombreux écrivains français parmi lesquels Camus et Eluard, mais aussi Christian Bobin, dont il admire le style poétique. "Je me suis réfugié dans la langue d'Eluard" écrira-t-il[12].En , il devient directeur de programme au Collège international de philosophie[13]. L'attentat contre Charlie-Hebdo l'incite à relater en arabe l'expérience qu'il a vécu adolescent en Arabie saoudite dans "Le Petit Terroriste". Une responsable des éditions Flammarion le convainc de réécrire en français le texte qui paraît en [14] , récit autobiographique dans lequel il défend la liberté de critiquer la religion dans laquelle il a été élevé, l'islam[15]. C'est désormais en français qu'il publie des récits d'inspiration principalement autobiographique et un recueil de poèmes, "Damas, je te salue" (2024), dont il donne lui-même la traduction arabe. Il sillonne la France, se partageant entre l'écriture, le journalisme ( chroniques au Point et dans L'Express sur le Proche-Orient et l'islamisme [16] et des interventions dans des établissements scolaires où, s'appuyant sur son expérience, il éclaire des jeunes sur la tentation de l'islamisme radical[17] . En 2022, après plusieurs tentatives, il finit par obtenir la nationalité française. Sa seconde patrie n'atténue en rien son profond attachement à la Syrie, là où vit sa mère qu'il tente en vain de rencontrer en se rendant au Liban [18] :

Publications

Récit, roman

Adapté au théâtre par l'auteur, Montansier, Versailles, 2022

Poésie

  • Damas je te salue[26], Paris, édition Le Castor Astral, 2024
  • Loin de Damas, Paris, éditions Le Temps des cerises, 2016
  • L’Enfant oublié, Paris, éditions Signum, 2016
  • La Mort ne séduit pas les ivrognes, Paris, éditions L'oreille du loup, 2014
  • Il ne faut pas qu'ils meurent, Liban, éditions Al Ghaoune, 2013
  • Je ferme les yeux et j'y vais, 2010
  • Chansons des saisons, Syrie, 2006

Prix

  • Prix Souad al-Sabah 2010 pour Je ferme les yeux et j'y vais[27]
  • Prix Amélie-Murat 2016 pour La Mort ne séduit pas les ivrognes[11]
  • Prix du poète résistant 2017 pour Loin de Damas[28]

Notes et références

  1. a b et c Omar Youssef Souleimane (trad. Salah Al Hamdani et Isabelle Lagny), Loin de Damas [« بعيداً عن دمشق »], Montreuil, le Temps des cerises, coll. « Vivre en poésie »,‎ , 206 p. (ISBN 978-2-37071-090-1, BNF 45148741), quatrième de couverture.
  2. O.Y.Souleimanne, "Etre français", p.42-43
  3. O.Y. Souleimanne, "Une chambre en exil", p.156-157
  4. "Carte d'identité poétique", postface à "Damas, je te salue",p.118
  5. "Carte d'identité poétique", postface à "Damas, je te salue",p.119
  6. « Samar Yazbek et Omar Youssef Souleimane », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  7. "Etre Français" (p.118)
  8. « Omar Youssef Souleimane », sur franceculture.fr, (consulté le ).
  9. "Etre Français" (p.16-29)
  10. « Les grands débats. Comment écrire et éditer dans la tourmente de la guerre et l’exil ? », sur humanite.fr, (consulté le ).
  11. a et b « Le prix Amélie-Murat décerné à Omar Youssef Souleimane », sur lamontagne.fr, (consulté le ).
  12. "Etre Français" (p.37-46)
  13. « Omar Youssef Souleimane », sur ciph.org (consulté le ).
  14. "Etre Français" (p.49-51)
  15. Thomas Mahler et Clément Pétreault, « C'est grâce au Coran que je suis devenu athée », sur Le Point, (consulté le ).
  16. O.Y.Souleimanne, "Etre français", p.75
  17. O.Y.Souleimanne, "Etre français", p.98-104
  18. O.Y.Souleimanne, "Etre français", p.153-157
  19. Omar Youssef Souleimane, « Être Français de Omar Youssef Souleimane - Editions Flammarion », sur editions.flammarion.com (consulté le )
  20. « Une chambre en exil de Omar Youssef Souleimane », sur flammarion.com (consulté le ).
  21. Présentation sur le site de l'éditeur.
  22. (it) « L’ultimo siriano - Omar Youssef Souleimane », sur Edizioni E/O (consulté le )
  23. (de) « Der letzte Syrer | Lenos Verlag », sur lenos.ch (consulté le )
  24. (en) « The Last Syrian » (consulté le )
  25. Présentation sur le site de l'éditeur.
  26. [1][https://www.castorastral.com/livre/damas-je-te-salue/, Paris, édition Le castor Astral
  27. « Omar Youssef Souleimane (Syrie) », sur les-dominicains.com (consulté le ).
  28. « Omar Youssef Souleimane : “L’écriture, une solution qui sauve de la mort” », sur buzzles.org, (consulté le ).

Liens externes

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