Groupe des XX

Groupe des XX
Histoire
Fondation
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Dissolution
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Prédécesseur
L'EssorVoir et modifier les données sur Wikidata
Successeur
Cadre
Type
Groupe artistiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Peinture symboliste (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Pays
 BelgiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Organisation
Fondateur
Octave MausVoir et modifier les données sur Wikidata

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Affiche de la 6e exposition, 2 février - 3 mars 1889.

Le Groupe des Vingt (ou Les XX) est un cercle artistique d'avant-garde fondé à Bruxelles en 1883 par Octave Maus et dissout, après dix années d'existence en 1893. Les membres du groupe des XX sont appelés « vingtistes ».

Émanant d'une scission du cercle L'Essor, les XX sont perpétués après 1893 par La Libre Esthétique.

Historique

Contexte

Une sécession artistique débute lors de la création, à Bruxelles, du Groupe des XX le . Elle est confortée, quelques mois plus tard, par le peintre Joseph Coosemans, membre du jury officiel du Salon de Bruxelles qui, refusant les toiles de plusieurs peintres, clame : « Qu’ils exposent chez eux ! », faisant allusion au premier Salon des XX qui s'était tenu, quelques mois auparavant, du au . Parmi les artistes refusés, James Ensor et Guillaume Vogels, membres du Groupe des XX, avaient déjà exposé au premier Salon du Groupe[1],[2].

Objectifs

Le groupe des XX est un groupe d'avant-garde pour la promotion de l'art moderne international. Son organe de presse est la revue L'Art moderne, fondée par Octave Maus et l'avocat Edmond Picard[3].

Selon Camille Lemonnier, lors de la première exposition des XX, les critiques exagérées dans la louange comme dans le dénigrement donnent de l'importance à l'événement. Présentés comme ennemis de toute tradition, les XX continuent en réalité à perpétuer, dans un esprit d'indépendance, la tradition de l'école qui, en Belgique, vers 1863, substitue l'étude scrupuleuse des réalités aux abstractions des peintres de 1830[4].

Sigle

Fernand Khnopff dessine le sigle des XX qui figure sur les affiches et catalogues des expositions dans un style qui annonce l’Art nouveau[5].

Les vingtistes

Les fondateurs

Le , à la taverne Guillaume[N 1] à Bruxelles, vingt artistes, Octave Maus, secrétaire de l'association, et son trésorier Victor Bernier posent les bases du Groupe des XX[1].

Liste des vingtistes fondateurs :

Vingtistes remplaçants

Vue de l'exposition du groupe des XX en 1884.

Les artistes ayant rejoint Les XX au fil des années :

Les vingtistes se retrouveront pour la plupart au sein de la Libre Esthétique, le mouvement qui succède aux XX en 1894[3].

Dix ans d'existence

Article détaillé : Salon des XX.

Au cours de ses dix années d'existence, les XX exposent à dix reprises : de 1884 à 1893, généralement vers le mois de février. ne disposant pas de local attitré, les expositions ont lieu dans les locaux des musées nationaux de Bruxelles[6].

Premier Salon annuel des XX (1884)

Félicien Rops, La Tentation de saint Antoine (1878), Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, cabinet des estampes.

Parmi les « vingtistes » du départ, on trouve déjà James Ensor, Fernand Khnopff, Dario de Regoyos et Théo Van Rysselberghe et, parmi les invités, de grands noms tels que Félicien Rops ou Auguste Rodin. Jan Toorop adhère au mouvement en 1884, mais n'expose que l'année suivante. Chaque vingtiste peut exposer six œuvres, les invités quant à eux ne peuvent en exposer qu’une. Le premier Salon des XX ouvre sa première exposition internationale de peinture et de sculpture du au dans le premier Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, l'actuel musée royal d’art ancien au palais des Beaux-Arts[2].

Les XX cherchent une évolution de la peinture. Dès cette première exposition, où quarante exposants sont présents, on remarque un très net intérêt porté à la lumière. Le premier tableau exposé par Théo Van Rysselberghe est En West Flandre. C’est déjà une peinture très lumineuse, comme le sera la suite de son œuvre. James Ensor présente six œuvres Chinoiseries, Les Masques, La Dame en détresse, Le Lampiste, Une Coloriste et Les Pochards[7].

Pour cette première exposition, la toile de La Tentation de saint Antoine de Félicien Rops fait scandale. Son iconographie a vocation à chauffer les esprits conservateurs : en lieu et place du Christ sur la croix, on y voit une femme nue[7].

Les artistes étrangers présents sont les peintres Richard Bergh, William Merritt Chase, Henri Gervex, Jozef Israëls, Max Liebermann, Jacob Maris, Anton Mauve, Darío de Regoyos, John Singer Sargent, William Stott et le sculpteur Jean-Antoine Injalbert[7].

Vincent van Gogh invité chez Les XX

Vincent van Gogh est invité par deux fois au Salon des XX[1].

Au Salon de 1890, il expose deux toiles de la série Les Tournesols ainsi que Le Lierre, Verger en fleurs (Arles), Champ de blé au soleil levant (Saint-Rémy) et La Vigne rouge, qu'il vendra à Anna Boch : c'est la seule toile qu'il ait jamais vendue[1]. Le , avant-veille du vernissage, Henry de Groux décide de ne pas exposer au Salon, ne désirant pas voir son envoi côtoyer « l'excécrable Pot de soleils de Monsieur Vincent », ce qui lui vaut son exclusion du Cercle des XX.

Au Salon de 1891, Van Gogh étant mort le , Les XX organisent une exposition rétrospective de ses œuvres consistant en un ensemble huit toiles et sept dessins[1].

Quelques artistes invités aux Salons des XX

Conformément aux vues d'Octave Maus, les invités sont choisis « parmi des artistes déjà consacrés, mais dont l’art demeure indépendant et combatif »[6].

Camille Pissarro (1887, 1889, 1891), Claude Monet (1886, 1889), Georges Seurat (1887, 1889, 1891, 1892), Gustave Caillebotte (1888), Henri de Toulouse-Lautrec (1888, 1889, 1890), Paul Gauguin (1889, 1891), Paul Cézanne (1890), Vincent van Gogh (1890, 1891), Louis Artan, William Degouve de Nuncques, Xavier Mellery, et bien d'autres ont été invités à au moins un Salon annuel des XX[6].

Dissolution du groupe

La majorité des membres du groupe décide la dissolution en 1893 en suivant la proposition de Maus « les cercles d'avant garde ne doivent pas durer trop longtemps sous peine de déchoir ou de reculer ». Ensor tente vainement de s'opposer à cette décision[8].

Notes et références

Notes

  1. La taverne Guillaume n'existe plus : à quelques pas du domicile d'Octave Maus, elle se trouvait dans les caves voûtées datant du XVIIe d'une maison sise au no 6 de la rue du Musée à Bruxelles. Cette maison est aujourd'hui une annexe du Palais des Congrès de Bruxelles.

Références

  1. a b c d et e « La peinture naturaliste belge et le refus de tout positionnement par les XX », sur materialisme-dialectique.com, (consulté le ).
  2. a et b Rédaction, « Exposition du Groupe des XX », La Réforme, no 6,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b Gita Deneckere, « L'air du temps », dans Gita Deneckere, Les Turbulences de la Belle Époque 1878-1905, Bruxelles, Le Cri, (ISBN 9782871067177, lire en ligne).
  4. Camille Lemonnier, « Les XX », La Réforme, no 10,‎ , p. 2-3 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, « Le groupe des XX », Bulletin de la Classe des beaux-arts,‎ , p. 289.
  6. a b et c Laurence Brogniez et Tatiana Debroux, « Une exposition à l'échelle de la ville », Contextes, vol. 19,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. a b et c « Salon des XX de 1884 », sur salons.musee-orsay.fr, (consulté le ).
  8. Francine-Claire Legrand, Gisèle Ollinger-Zinque, Danielle Derrey-Capon, James Ensor précurseur de l'art moderne, Collection Références , éditions Renaissance du livre,, , 144 p., p. 48-49

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Groupe des XX, sur Wikimedia Commons

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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