Gouvernement Dominique de Villepin

Gouvernement Dominique de Villepin

Ve République

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Le Premier ministre Dominique de Villepin en 2004.
Données clés
Président Jacques Chirac
Premier ministre Dominique de Villepin
Formation
Fin
Durée 1 an, 11 mois et 13 jours
Composition initiale
Coalition UMP - PRV - dissidents UDF
Ministres 16
Secrétaires d'État 15
Femmes 6
Hommes 25
Représentation
XIIe législature
369  /  577
Drapeau de la France

Gouvernement Jean-Pierre Raffarin III Gouvernement François Fillon I

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Le gouvernement Dominique de Villepin est le 31e gouvernement de la Ve République française.

Dirigé par Dominique de Villepin, ancien ministre des Affaires étrangères puis de l'Intérieur, il fut en fonction du au , sous la présidence de Jacques Chirac[1] (UMP).

Nomination

Le référendum français sur la Constitution de l'Union européenne se tient le , le « non » l’emporte. Le , il est mis fin, sur la présentation de la démission du Gouvernement, aux fonctions de Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, et des autres membres du Gouvernement[2] et Dominique de Villepin est nommé Premier ministre[3]. À 20 heures, le président de la République, Jacques Chirac, prononce une allocution télévisée, dans laquelle il remercie Jean-Pierre Raffarin, qui « en trois ans, dans des conditions difficiles [...] a accompli pour la France une œuvre de redressement [qu'il souhaite] saluer » avant, chose exceptionnelle, d'annoncer la nomination de Dominique de Villepin à Matignon, puis celle de Nicolas Sarkozy comme ministre d'État, sans préciser son portefeuille. Les proches de ce dernier indiquaient qu'il était de retour à la fonction de ministre de l'Intérieur tout en gardant la présidence de l'UMP.

L'après-midi même, quelques heures auparavant, une passation de pouvoirs se déroula à l'hôtel de Matignon entre Jean-Pierre Raffarin et son successeur.

L'annonce officielle de la composition du gouvernement a été faite le par le nouveau secrétaire général de l'Élysée, Frédéric Salat-Baroux. Il compte trente-deux membres, contre quarante-trois dans le précédent cabinet, et est composé essentiellement de personnalités du gouvernement Raffarin III (vingt-trois membres)[4].

Le retour de Nicolas Sarkozy à l'hôtel de Beauvau annonce un compromis au sein de la majorité présidentielle, le nouveau ministre de l'Intérieur cumulant sa fonction ministérielle avec celle de président de l'UMP, ce que le président Chirac avait, un an plus tôt, en 2004, condamné, sommant le ministre Sarkozy de présenter sa démission de ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie du gouvernement Raffarin III.

Le directeur de cabinet du Premier ministre est Pierre Mongin jusqu'au , date où il est remplacé par Bruno Le Maire.

Composition initiale

Par ordre protocolaire

Premier ministre

Image Fonction Nom Parti
Dominique de Villepin Premier ministre Dominique de Villepin UMP

Ministre d'État

Image Fonction Nom Parti
Nicolas Sarkozy Ministre d'État, ministre de l’Intérieur et de l'Aménagement du territoire Nicolas Sarkozy UMP

Ministres

Image Fonction Nom Parti
Michèle Alliot-Marie Ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie UMP
Philippe Douste-Blazy Ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy UMP
Jean-Louis Borloo Ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement Jean-Louis Borloo UMP-PRV
Thierry Breton Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie Thierry Breton UMP
Gilles de Robien Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Gilles de Robien UDF
Pascal Clément Garde des Sceaux, ministre de la Justice Pascal Clément UMP
Dominique Perben Ministre des Transports, de l'Équipement, du Tourisme et de la Mer Dominique Perben UMP
Xavier Bertrand Ministre de la Santé et des Solidarités Xavier Bertrand UMP
Dominique Bussereau Ministre de l'Agriculture et de la Pêche Dominique Bussereau UMP
Christian Jacob Ministre de la Fonction publique Christian Jacob UMP
Renaud Donnedieu de Vabres Ministre de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres UMP
Ministre de l'Écologie et du Développement durable Nelly Olin UMP
François Baroin Ministre de l'Outre-Mer François Baroin UMP
Ministre des Petites et moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et des Professions libérales Renaud Dutreil UMP-PRV
Jean-François Lamour Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative Jean-François Lamour UMP

Ministre délégués

Image Fonction Ministre de rattachement Nom Parti
Ministre chargé des Relations avec le Parlement Premier ministre Henri Cuq UMP
Ministre chargé de la Promotion de l’égalité des chances Premier ministre Azouz Begag SE
Ministre chargé du Budget et de la Réforme de l'État, porte-parole du gouvernement Ministre de l'Économie et des Finances Jean-François Copé UMP
Ministre chargé de l'Emploi, du Travail et de l'Insertion professionnelle des jeunes Ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement Gérard Larcher UMP
Ministre chargée de la Cohésion sociale et de la Parité Ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement Catherine Vautrin UMP
Ministre chargée de la Coopération, du Développement et de la Francophonie Ministre des Affaires étrangères Brigitte Girardin UMP
Ministre chargé des Collectivités territoriales Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire Brice Hortefeux UMP
Ministre chargée des Affaires européennes Ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna DVD
Ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche François Goulard UMP
Ministre chargé du Tourisme Ministre de l'Équipement, des Transports, du Tourisme et de la Mer Léon Bertrand UMP
Ministre chargé de la Sécurité sociale, des Personnes âgées, des Personnes handicapées et de la Famille Ministre de la Santé et des Solidarités Philippe Bas UMP
Ministre chargé de l'Industrie Ministre de l'Économie et des Finances François Loos UMP-PRV
Ministre chargée du Commerce extérieur Ministre de l'Économie et des Finances Christine Lagarde DVD
Ministre chargé des Anciens combattants Ministre de la Défense Hamlaoui Mékachéra UMP
Ministre chargé de l'Aménagement du territoire Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire Christian Estrosi UMP

Par ordre fonctionnel

Féminisation du gouvernement

Article détaillé : Femmes ministres en France.

Déclaration de politique générale

Assemblée nationale

Le , lors de sa déclaration de politique générale le Premier ministre obtient la confiance de l'Assemblée nationale par 363 voix pour, 178 contre et 4 abstentions[5].

Détails du vote sur la déclaration de politique générale du 08/06/2005
Position Groupe Non-inscrits Total
COM SOC UDF UMP
POUR 0 0 9 354 0 363
CONTRE 22 148 0 0 8 178
ABSTENTION 0 0 0 0 4 4
NON-VOTANT 0 1 22 9 0 32

Sénat

Le , le Premier ministre obtient la confiance du Sénat par 173 voix pour, 126 contre et 1 abstention[6].

Détails du vote sur la déclaration de politique générale du au Sénat
Position Groupe RASNAG Total
CRC SOC RDSE UC UMP
POUR 0 0 8 7 153 5 173
CONTRE 23 97 6 0 0 0 126
ABSTENTION 0 0 1 0 0 0 1
NON-VOTANT 0 0 0 26 2 2 30

Motions de censure

Trois motions de censures ont été déposées et votées. Les trois ont été rejetées.

Détails des 3 motions de censures en application de l'article 49-2
Position Groupe Non-inscrits Total
COM SOC UDF UMP
POUR (05/07/2005) 22 146 0 0 6 174
POUR (21/02/2006) 22 150 0 0 6 178
POUR (16/05/2006) 22 150 11 0 7 190

Remaniements

Remaniement du 26 mars 2007

Le , le président Jacques Chirac procède, en compagnie du Premier ministre Dominique de Villepin à un remaniement ministériel, en raison des départs de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur et candidat à l'élection présidentielle du mois de mai suivant, et de Xavier Bertrand, ministre de la Santé et porte-parole du candidat Sarkozy :

Ajustement du 5 avril 2007

Le , Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances auprès du Premier ministre, a remis sa démission au Premier ministre « pour reprendre [sa] liberté de parole » et soutenir pleinement le candidat de l'UDF, François Bayrou. Azouz Begag n'est pas remplacé dans ses fonctions[8].

Quelques grandes actions

Le gouvernement Dominique de Villepin est mis en place dans un contexte difficile, après le désaveu du référendum de 2005, et l'impopularité du gouvernement Raffarin.

Il s'engage dans la réduction du chômage et à la réduction des accidents routiers. Les mesures mises en place pour réduire le chômage de catégorie 1 comprennent le contrat nouvelle embauche (CNE), qui suscite un large mouvement d'opposition, et une augmentation des radiations administratives (par l'ANPE).

En 2005, le gouvernement Dominique de Villepin déclare l'état d'urgence à la suite des émeutes de banlieue en réaction à la mort de deux adolescents. En décembre, il fait voter la loi sur la récidive des infractions pénales, qui étend le périmètre d'action du FNAEG (fichier de données génétiques) ainsi que du Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS), rebaptisé FIJAISV et étendu à d'autres catégories de crimes. Cette loi est rapidement suivie d'une seconde, la loi du 5 mars 2007 sur la prévention de la délinquance.

Le ministre de l'Intérieur, Sarkozy, et le garde des Sceaux, Pascal Clément, signent la circulaire du 21 février 2006 sur les conditions d'interpellation d'un étranger en situation irrégulière, suscitant de vives critiques de la part des associations d'aide aux étrangers en situation irrégulière, qui parlent de « rafles ».

Le gouvernement annonce devoir faire face à une dette de plus de 1 000 milliards d'euros [réf. nécessaire], et crée par la suite de nouveaux impôts : taxe pour les personnes habitant dans des caravanes, nouvelle taxe d'aéroport, taxe sur les achats d'actions, les plans d'épargne logement et les livrets d'épargne populaire. La date de paiement de la redevance audiovisuelle est également avancée. En parallèle, les taux de certains impôts sont baissés, notamment dans le cas de l'impôt sur le revenu[réf. nécessaire].

Sur le plan industriel, Dominique de Villepin parle de « patriotisme économique » pour définir sa politique économique, visant à défendre les grands groupes français. Le discours protectionniste, manifesté à l'occasion de rumeurs d'OPA sur Danone, fait toutefois place à une action libérale teintée d'interventionnisme[réf. nécessaire], en particulier lorsque le Premier ministre annonce un projet de fusion entre GDF et Suez pour contrer l'offre de l'italien Enel sur Suez. Le droit d'auteur est quant à lui réformé avec la loi DADVSI.

Face au chômage perdurant des jeunes, Dominique de Villepin tente d'imposer le Contrat première embauche (CPE), destiné aux jeunes de moins de 26 ans. Le CPE est instauré par la loi « pour l'égalité des chances », votée à l'Assemblée Nationale et promulguée le . Elle prévoit notamment le licenciement sans nécessité d'exprimer le motif pendant une période d'essai de deux ans. Ce texte étant peu consensuel[réf. nécessaire], il fait l'objet de la procédure d'urgence prévue par l'article 49-3 de la Constitution afin de clore les discussions parlementaires. Cela entraîne un fort mécontentement de la part des étudiants et lycéens, rejoints par les organisations syndicales étudiantes et salariées. Un important conflit social s'engage alors, jusqu'à entraîner le blocage de nombreux lycées et universités ainsi que de nombreuses manifestations (parfois violentes) dans tout le pays (plus d'un million de manifestants[réf. nécessaire]). Face à cette situation tendue et à la suite d'une allocution télévisée du président de la République le , le Premier ministre annonce le la suppression de l'article 8 de la loi « pour l'égalité des chances » et son remplacement par des mesures en faveur des jeunes les plus défavorisés.

Toutefois, la majorité des autres articles de la « loi pour l'égalité des chances » entrent en vigueur, permettant l'apprentissage en alternance à partir de 14 ans, la création d'une Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSÉ), et mettant en place un service civil volontaire, entre autres dispositions (parfois contestées, telles l'apprentissage[réf. nécessaire]).

En , le gouvernement annonce la mise en place d'une réforme fiscale, comprenant notamment l'« impôt retenu à la source » pour les travailleurs salariés, alors prévu pour l'horizon 2009.

Démission

Passation de pouvoir de Dominique de Villepin à François Fillon le .

L’élection présidentielle se tient les et , Nicolas Sarkozy l’emporte.

Le , il est mis fin, sur la présentation de la démission du Gouvernement, aux fonctions de Dominique de Villepin, Premier ministre, et des autres membres du Gouvernement[9]. Jacques Chirac lui demande d'expédier les affaires courantes jusqu'à la nomination prochaine, par le président Sarkozy, de son successeur. Le mandat du Premier ministre a duré 714 jours.

Le se tient l’investiture du président Nicolas Sarkozy[10]. Le , François Fillon est nommé Premier ministre[11], et le , son gouvernement est nommé[12].

Notes et références

  1. « Tous les gouvernements depuis 1958 », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  2. Décret du 31 mai 2005 relatif à la cessation des fonctions du Gouvernement
  3. Décret du 31 mai 2005 portant nomination du Premier ministre
  4. Décret du 2 juin 2005 relatif à la composition du Gouvernement
  5. « Analyse du scrutin n° 794 - séance du 08 juin 2005scrutin public dans les… », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  6. « Scrutin public sur la déclaration de politique générale », sur senat.fr via Wikiwix (consulté le ).
  7. Décret du 26 mars 2007 relatif à la composition du Gouvernement
  8. Décret du 5 avril 2007 relatif à la composition du Gouvernement
  9. Décret du 15 mai 2007 relatif à la cessation des fonctions du Gouvernement
  10. « L'investiture de Nicolas Sarkozy », sur www.elysee.fr (consulté le )
  11. Décret du 17 mai 2007 portant nomination du Premier ministre
  12. Décret du 18 mai 2007 relatif à la composition du Gouvernement

Voir aussi

Article connexe

v · m
Gouvernements de la Ve République
Coty (1958-1959) De Gaulle III
De Gaulle (1959-1969)
Pompidou (1969-1974)
Giscard (1974-1981)
  • Chirac I
  • Barre I
  • Barre II
  • Barre III
Mitterrand (1981-1995)
Chirac (1995-2007)
  • Juppé I
  • Juppé II
  • Jospin
  • Raffarin I
  • Raffarin II
  • Raffarin III
  • Villepin
Sarkozy (2007-2012)
  • Fillon I
  • Fillon II
  • Fillon III
Hollande (2012-2017)
  • Ayrault I
  • Ayrault II
  • Valls I
  • Valls II
  • Cazeneuve
Macron (depuis 2017)
v · m
Gouvernement Dominique de Villepin (31 mai 2005 – 15 mai 2007)
Sous la présidence de Jacques Chirac
Intérieur et Aménagement du territoire
Nicolas Sarkozy, ministre d'État (dém) (1a) puis François Baroin (1a)
Ministre délégué aux Collectivités territoriales : Brice Hortefeux
Ministre délégué à l'Aménagement du territoire : Christian Estrosi

Dominique de Villepin
Premier ministre
Défense
Michèle Alliot-Marie (1b)
Ministre délégué aux Anciens Combattants : Hamlaoui Mekachera
Affaires étrangères
Philippe Douste-Blazy
Ministre déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie : Brigitte Girardin
Ministre déléguée aux Affaires européennes : Catherine Colonna
Emploi, Cohésion sociale et Logement
Jean-Louis Borloo
Ministre délégué à l'Emploi, au Travail et à l'Insertion professionnelle des jeunes : Gérard Larcher
Ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité : Catherine Vautrin
Économie, Finances et Industrie
Thierry Breton
Ministre délégué au Budget et à la Réforme de l'État : Jean-François Copé, porte-parole du Gouvernement
Ministre délégué à l'Industrie : François Loos
Ministre déléguée au Commerce extérieur : Christine Lagarde
Éducation nationale, Enseignement supérieur
et Recherche
Gilles de Robien
Ministre délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche : François Goulard
Justice Pascal Clément
Équipement, Transports, Tourisme et Mer
Dominique Perben
Ministre délégué au Tourisme : Léon Bertrand
Santé et Solidarités
Xavier Bertrand puis Philippe Bas (1a)
Ministre délégué à la Sécurité sociale, aux Personnes âgées, aux Personnes handicapées et à la Famille, puis supprimé (1a) : Philippe Bas
Agriculture et Pêche Dominique Bussereau
Fonction publique Christian Jacob
Culture et Communication Renaud Donnedieu de Vabres
Écologie et Développement durable Nelly Olin
Outre-Mer François Baroin puis Hervé Mariton (1a)
Petites et Moyennes Entreprises, Commerce,
Artisanat et Professions libérales
Renaud Dutreil
Jeunesse et Sports Jean-François Lamour
Ministres auprès du Premier ministre
Ministre chargé des Relations avec le Parlement : Henri Cuq
Ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances : Azouz Begag (dém) (2)
  • Ordonnancement par ordre de préséance
  • (dém) Démission
  • (1a) Remaniement du
  • (1b) Devient numéro deux du gouvernement à l'occasion du remaniement du
  • (2) Remaniement du
( RAFFARIN III) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (FILLON I )
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