Ahmad al-Faqi al-Mahdi

Ahmad al-Faqi al-Mahdi
Criminel de guerre
Information
Nom de naissance Ahmad al-Faqi al-Mahdi
Naissance c. 1975
Agoune (Mali)
Nationalité Drapeau du Mali Malien
Allégeance Ansar Dine
Idéologie Salafisme djihadiste
Surnom Abou Tourab
Condamnation
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Ahmad al-Faqi al-Mahdi (aussi connu comme Abou Tourab), né vers à Agoune (Mali), est un ancien membre d'Ansar Dine, groupe touareg salafiste djihadiste actif pendant la guerre du Mali. Il participe au saccage de monuments historiques et religieux à Tombouctou pendant l'été 2012, ce qui le conduit à être jugé pour crime de guerre en 2016 devant la Cour pénale internationale (CPI). Il est la première personne jugée devant la Cour pour des actes de destruction du patrimoine, et aussi le premier accusé à y plaider coupable. Il est condamné à neuf ans de prison. Il est libéré le 20 septembre 2022 au bout de 7 ans pour un motif de bonne conduite[1]

Biographie

Ahmad al-Faqi al-Mahdi naît à Agoune, au Mali, à 97 km à l'Ouest de Tombouctou[2],[3]. Il appartient à l'ethnie touareg et est membre d'Ansar Dine pendant le conflit qui a commencé en 2012 au Nord du Mali. Al-Mahdi travaille en étroite collaboration avec les meneurs du groupe et Al-Qaïda au Maghreb islamique lorsque les deux groupes prennent le contrôle de Tombouctou en 2012. Il applique les décisions de la « Cour Islamique de Tombouctou » de mai à et dirige les milices[4].

Poursuites de la CPI

La Cour pénale internationale (CPI) est saisie le par le gouvernement malien. Elle ouvre une enquête formelle le pour enquêter sur les allégations de crimes commis depuis janvier 2012 dans le contexte du conflit armé dans le Nord du pays[5]. La Cour délivre un mandat d'arrêt international contre Al-Mahdi le . Le mandat d'arrêt allègue que de au à Tombouctou, al-Mahdi a commis un crime de guerre en dirigeant intentionnellement des attaques contre les monuments historiques ou des bâtiments consacrés à la religion.

C'est la première fois que la CPI inculpe une personne pour crime de guerre par attaque d'édifices religieux ou de monuments historiques, et c'est la première affaire de la CPI concernant le Mali[4]. Le mandat d'arrêt répertorie dix monuments à Tombouctou, dont au moins un qui est un site du Patrimoine mondial, qu'al-Mahdi a saccagé[4] :

  • Mausolée de Sidi Mahmoud Ben Omar Mohamed acquitté
  • Mausolée de Cheikh Mohamed Mahmoud al-Arawani
  • Mausolée de Cheikh Sidi Mokhtar Ben Sidi Mohammed Ben Cheikh Alkabir
  • Mausolée de l'Alpha Moya
  • Mausolée de Sidi Mahmoud Ben Amar
  • Mausolée de Cheikh Mohammed El Micky
  • Mausolée de Cheick Abdoul Kassim Attouaty
  • Mausolée de Ahamed Fulane
  • Mausolée de Bahaber Babadié
  • Mosquée Sidi Yahya

Le , al-Mahdi est remis à la Cour par le gouvernement du Niger et transféré à la Cour du centre de détention à La Haye, aux Pays-Bas[4]. Son procès débute le . Il y plaide coupable des accusations de destruction de neuf mausolées et d'une mosquée[6],[2].

Première personne à plaider coupable à une accusation de la CPI, al-Mahdi fait une déclaration exprimant des remords et conseillant aux autres combattants de ne pas commettre d'actes similaires[7].

Le , al-Mahdi est condamné à neuf ans de prison pour la destruction du patrimoine culturel[2].

Le , la CPI déclare : « La chambre ordonne des réparations individuelles, collectives et symboliques pour la communauté de Tombouctou, reconnaît que la destruction des bâtiments protégés a causé de la souffrance aux personnes à travers le Mali et la communauté internationale et estime M. Mahdi responsable pour les réparations à 2,7 millions d'euros »[8].

Références

  1. « Mali : la CPI libère Ahmad Alfaqi présumé « terroriste » d’Al Qaeda », sur www.aa.com.tr (consulté le )
  2. a b et c Ahmad al-Faqi al-Mahdi: Le vandalisme de Tombouctou, BBC News (27 septembre 2016).
  3. [PDF] Fiche sur icc-cpi.int
  4. a b c et d "la Situation au Mali: Ahmad Al-Faqi Al Mahdi remis à la CPI de crimes de guerre au sujet de la destruction de monuments historiques et religieux à Tombouctou".
  5. "Le Procureur de la CPI ouvre une enquête sur les crimes de guerre au Mali: "Les exigences légales ont été respectées.
  6. "Cas Fiche d'Information: Situation en République du Mali, Le Procureur de la v.
  7. Krishnadev Calamur, « Repenting for the Cultural Destruction of Timbuktu », The Atlantic,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « actu.orange.fr/monde/mausolees… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).

Voir aussi

v · m
Liste des individus ayant fait l'objet d’accusations par la Cour pénale internationale
Ouganda (janvier 2004)
République démocratique du Congo (avril 2004)
République centrafricaine - situation I (décembre 2004)
  • Jean-Pierre Bemba (AD/CD*)
  • Aimé Kilolo Musamba (CD*)
  • Jean-Jacques Mangenda Kabongo (CD*)
  • Fidèle Babala Wandu (CD*)
  • Narcisse Arido (CD*)
Soudan / Darfour (mars 2005)
Kenya (mars 2010)
Libye (février 2011)
Côte d'Ivoire (octobre 2011)
Mali (juillet 2012)
  • Ahmad al-Faqi al-Mahdi (CD)
  • Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud (P)
République centrafricaine - situation II (mai 2014)
  • Alfred Yekatom (P)
  • Patrice-Edouard Ngaïssona (P)
  • Mahamat Said Abdel Kani (D)
  • Maxime Jeoffroy Eli Mokom Gawaka (D)
Ukraine - situation II (mars 2022)
  • En fuite (F)
  • Décédé (†)
  • Arrêté par une juridiction nationale (N)
  • Détenu par la Cour (D)
  • Procès en cours ou programmé (P)
  • Condamné en 1e instance (C1)
  • Condamné définitivement (CD)
  • Acquitté en 1e instance (A1)
  • Acquitté définitivement (AD)
  • Remis en liberté pour abandon ou non confirmation des charges (R)
  • Liberté provisoire ou sous conditions en attente de l’appel (L)
  • Atteintes à l'administration de la justice (*)
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